Chers parents et amis,
L'association « Hôpital d'enfants Yendube » (Hôpital, Centre de santé de Korbongou, Centre de santé mentale) et l'association « Vivre dans l'Espérance », vous souhaitent une bonne rentrée, après, nous l'espérons pour vous, des mois d'été reposants et de vacances.
carte togo
Korbongou, est situé à 12 km à l'est de Dapaong,
grande ville du nord du Togo,
près de Kalagbangbong,
dans la région des savanes.
Ici il pleut, il pleut, il pleut. C'est encore normal pour les mois d'août et début septembre mais malheureusement, si c'est bon pour les cultures et pour refaire les nappes phréatiques, c'est moins rassurant pour les cases en banco (briques en terre cuite) qui s'écroulent, parfois même en pleine nuit, sur ses occupants. Vous devinez le stress ! En dernière minute, nous venons de connaître pire puisqu'il y a eu des inondations jamais vues à Ouagadougou, au Burkina Faso, où nous nous rendons très souvent. Peut-être en avez-vous entendu parler par les médias. Le CHU de Ouagadougou a dû être évacué, en particulier la pédiatrie et aussi le service de néphrons où les appareils pour les dialyses sont dans l'eau et les malades ne pourront plus recevoir leurs soins.... Tout un secteur de la capitale est recouvert de plus de l mètre '/2 d'eau car le barrage derrière l'hôpital a cédé.... encore beaucoup de sinistrés et des dégâts irrécupérables car les moyens matériels sont déjà tellement limités qu'il faudra des années pour renouveler tout ce matériel déjà insuffisant comme les scanners, les appareils à dialyse, les échographes....
Soeurs augustines Dapaong
Religieuses augustines de Saint-Amand les Eaux à DapaongReligieuses augustines de Saint-Amand les Eaux à Dapaong
Comme chaque année ces mois de « vacances » ont été bien animés chez nous et riches de nombreux passages d'amis, de visiteurs, stagiaires, etc.... Le voyage humanitaire durant le mois de juillet a amené 15 jeunes français et tout s'est bien passé. Nous sommes bien rodés maintenant : ils sont en stage à l'hôpital, à l'association Vie, au centre de santé mentale, le matin... il y avait beaucoup d'élèves infirmiers cette fois... et l'après-midi, c'est l'animation avec les enfants qui sont ravis d'être ainsi pris en charge pendant les vacances très longues pour eux au Togo. En effet, pour les enfants n'étant pas en classe d'examen à passer, ils sont libres dès le mois de mai et la rentrée scolaire n'est que fin septembre. Pour les quelques jeunes français du groupe n'étant pas de la santé, ils assurent le matin, du suivi scolaire pour que les enfants ne perdent pas trop l'acquis de l'année pendant les vacances.
Pour ce qui s'agit de la prise en charge des malades, nos structures sont saturées partout. Le plus difficile à assumer ce sont les situations socio-économiques des familles. Ici aussi la crise frappe mais en permanence. Les familles viennent à nous avec leur malade et sans argent. C'est toujours un dilemme pour les sœurs qui sont affrontées à ces problèmes dans les services. Nous ne pouvons pas soigner gratuitement car les factures de pharmacie, de réactifs de laboratoire se chiffrent par millions de francs CFA ... mais nous devons aussi faire la part des choses et ne pouvons refuser les soins aux «cas sociaux ». C'est loin d'être facile, vous devinez !... surtout que dans le lot, il faut dépister les resquilleurs, il en existe partout !
Pour sensibiliser la population, nous venons d'organiser des journées « portes ouvertes de la pédiatrie » le week-end du 7- 8 - 9 août, comme nous l'avions déjà fait il y a quelques années, et nous avons eu un grand succès. C'est toute une organisation et ça demande beaucoup de travail de préparation mais nous sommes récompensés quand les gens s'y intéressent et sont contents et participants. C'est surtout le « restaurant Yendube » qui a beaucoup plu et tout le monde en redemande.
Pour terminer, voilà un cas bien concret, parmi tant d'autres, pour illustrer ce à quoi nous sommes confrontées quotidiennement :
Soeur Christiane-Marie GALMAND
Soeur Christiane-Marie GALMAND, responsable du centre P.M.I. de KorbongouSoeur Christiane-Marie GALMAND, responsable du centre P.M.I. de Korbongou II s'agit d'une famille pauvre que nous connaissons depuis plusieurs années parce que nous avons soigné les enfants en hospitalisation. C'est la maman qui se débrouille car le papa est maladif et ils n'ont que très peu de champs pour cultiver. Ils ont sept enfants à scolariser et les grands parents à leur charge... Pour venir en ville et à l'hôpital faire soigner l'enfant, cette maman a dû emprunter un pagne chez sa voisine. Comme elle a été hospitalisée avec l'enfant, deux jours plus tard, la voisine ayant besoin de son pagne, est venue le rechercher. Nous avons donc donné quelques vêtements, dont un pagne, à cette maman pour qu'elle puisse s'habiller correctement.
Quelque temps plus tard, elle s'est remise en route pour faire soigner l'enfant, à nouveau malade. C'est à Korbongou qu'elle s'est arrêtée et malheureusement il est décédé n'ayant pas eu le temps et la possibilité d'aller plus loin. Elle avait ramassé « des feuilles » dont on nourri les animaux et elle voulait les vendre pour gagner un peu d'argent et venir à l'hôpital avec quelques sous. Non seulement personne ne lui avait acheté ses feuilles le soir venu mais on lui a même volé son pagne. Devant de telles situations nous restons sans voix.
Chaque fois qu'elle doit venir pour des soins elle se débrouille pour gagner quelques francs en vendant de petites choses car jamais elle ne vient en mendiante et pourtant il n'y a pratiquement rien à la maison.
Ce cas est loin d'être unique et à ce stade c'est vraiment ne pas avoir le strict minimum : un pagne !
Chers parents et amis, merci pour tout ce que vous êtes pour tous ces gens. Merci de nous soutenir, de nous aider. Le Seigneur vous le rendra au centuple.
Septembre 2009
Les sœurs Augustines,
Pour les dons : Sœurs Augustines B.P. 183 59734 St Amand les Eaux Cedex France