Originaire du nord, elle avait de nombreux cousins sur le Catésis et c'est là que j'ai fait sa connaissance en 2002 à l'école St Joseph du Cateau, elle venait chaque année présenter sa communauté et surtout ce qu'elle faisait pour les enfants les plus pauvres de son quartier. Elle avait besoin d'aide et l'école par son action de carême et des ventes d'objets africains lui permettait de nourrir et d'envoyer à l'école de nombreuses jeunes filles. Au Bénin, la scolarisation était encore réservée aux garçons !
En 2009, j'ai eu la chance de vivre un mois à ses côtés dans le nord du Bénin, l'évêque de Natitingou avait fait appel à elle et à soeur Elisabeth pour créer une communauté et aider entre autre des garçons aveugles rejetés par la société. Il y avait aussi une dizaine de fillettes qui vivaient au sein de la communauté avec une enfance plus ou moins compliquée. Auprès de Soeur Monique et soeur Elisabeth, elles trouvaient de la stabilité, elles avaient des repas chaque jour, elles allaient à l'école pour devenir un jour maîtresse, couturière ou coiffeuse !
Elle était attachée à son diocèse et revenait chaque année en juin pour la fête missionnaire qui mettait à l'honneur les diocésains vivant à l'étranger. C'était l'occasion pour elle de revoir aussi sa famille, son frère était curé à Arleux l'abbé Jean-Marie Laurent, il y avait aussi son cousin l'abbé Jean Collet et ses nombreux amis dans le cambrésis. Lors de ses retours elle ne manquait jamais d'aller saluer notre évêque et lui donner des nouvelles de sa mission béninoise.
En 2015, un second séjour me permet cette fois de visiter Cotonou car la communauté est revenue en ville dans le sud du pays et reprend un travail identique à celui du nord : accueil de jeunes filles en détresse, aide aux familles en difficulté, catéchèse en paroisse... Elles ne sont toujours que deux pour gérer tout cela, certaines postulantes font quelque semaines mais le rythme est trop soutenu, l'éducation des enfants demandent travail, patience, bienveillance et aucune ne restera pour faire le noviciat. Cela était son grand regret, elle s'inquiétait déjà pour l'avenir de sa communauté des petites soeurs de l'Espérance de Charles de Foulcauld.
Une inquiétude qui grandit avec la découverte il y a quelques années de la maladie d'Alzheimer pour Soeur Elisabeth de 20 ans sa cadette, celle-ci est malheureusement placée très vite dans une maison spécialisée et c'est seule que Soeur Monique poursuit sa mission (à l'heure où d'autres auraient profiter de leur retraite !). Elle trouve enfin en cette année 2025, une congrégation qui accepte de fusionner avec sa communauté. L'affiliation a lieu en juillet et ce sont les dernières photos qui sont ci-dessous avec les tenues de la nouvelle fraternité !
Elle est hospitalisée le 14 août, elle souffrait d'artériopathie, elle s'est éteinte le jour de la canonisation de Carlo Acutis Pier Giorgo Frassati, deux jeunes saints qui comme elle ont aimé Jésus, L'Eucharistie et la charité. Pendant plus de 70 ans, elle a essayé d'aider les plus pauvres qui l'entouraient, de soulager des familles et de donner aux filles la possibilité d'aller à l'école; elle fut entourée toute sa vie de jeunes qu'elle a aidés avec les moyens dont elle disposait.
En ce 7 septembre 2025, ce sont deux jeunes qui l'accueillent au paradis, Pier Giorgo Frassati et Carlo Acutis et c'est un joli signe pour nous qui la pleurons ici bas.