Avec la Pastorale des Migrants, novembre 2010

Rencontre le 22 novembre 2010 avec la Pastorale des Migrants, autour du thème de la fraternité évangélique, avec les services diocésains de Coopération missionnaire des diocèses de Lille-Arras-Cambrai ('LAC')

image001 image001  SERVICES DIOCESAINS DE COOPERATION MISSIONNAIRE

 

de LILLE, ARRAS et CAMBRAI

 

 

                       Notre rencontre du 22 novembre 2010

avec la Pastorale des Migrants, autour de la fraternité évangélique

 

 

Nous étions cinq du diocèse d’Arras, dont l’abbé Michel Becquart, responsable de la pastorale des migrants; trois du diocèse de Cambrai, dont l’abbé André Dhélin, responsable de la pastorale des migrants et de la relation avec les musulmans; seize du diocèse de Lille, dont Sœur Geneviève Perret, responsable de la pastorale des migrants et l’Abbé Bernard Dumortier qui chapeaute à la fois la Pastorale des migrants et le service de Coopération missionnaire.

Nous avons accueilli avec joie François Anger venu de Paris avec Sœur Marie-Rose Bérard qui prend à sa suite la charge des relations du service national de coopération missionnaire avec les équipes diocésaines.  

 

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L’expression « fraternité évangélique » a laissé dans un premier temps les participants assez perplexes, les uns se rapprochant des textes de la Bible pour y trouver un sens, les autres de leur vécu ici ou ailleurs.

Aussi avons-nous écouté avec intérêt le Père Gérard de Riemaecker nous dire son expérience de la fraternité. Il s’apprêtait à rejoindre Grande Synthe et le Dunkerquois où il est maintenant doyen, mais était rentré la veille d’un voyage au Viet Nam. Cette destination n’avait pas été choisie par hasard, mais parce que en 1975 arrivaient les premiers réfugiés vietnamiens dont certains étaient catholiques. Ceux qui sont d’ici et venus d’ailleurs sont nos frères. Nos racines sont aussi leurs racines, mais leurs racines sont aussi nos racines.

C’est ainsi que Gérard de Riemaecker, curé dans une paroisse de Roubaix et accompagnateur de la Pastorale des Migrants fait un appel dans l’église pour avoir le nécessaire (lait, couches, etc.) pour les petits enfants dont les mamans avaient engagé une grève de la faim pour avoir le statut de réfugié et vivre en France. Un paroissien proteste en disant que Roubaix connaît le chômage et que les Roubaisiens ne peuvent venir au secours de ces personnes et ajoute au final : «mais je suis chrétien» et il donne un billet. Il a été rempli de l’Esprit Saint, autrement dit, fécondé par l’Esprit et poussé à donner.

 

Il n’y a pas de fraternité sans compassion. La compassion fait voir ce qui est vital dans l’autre. Une bagarre a mal tourné entre deux jeunes, l’un portugais, l’autre italien. Le procès a lieu. L’avocat du blessé charge l’auteur des coups et même sa famille. La victime dit «  c’est trop, j’ai pitié » et il intervient auprès de son avocat pour lui demander de modérer son propos.

 

G. de Riemaecker voulait partir en Algérie et a passé à l’époque quelques jours avec les moines de Tibérine. Frère Christian voit Armel, un musulman qui lui dit « Il y a longtemps que nous n’avons pas creusé notre puits. –Qu’est ce qu’on va trouver ? de l’eau chrétienne ou musulmane ? – de l’eau de Dieu. Frères, ils regardent ensemble.

Un jour, une rencontre est prévue avec des handicapés. Pour leur éviter une trop grande fatigue, les organisateurs pensent bien faire de réduire le temps de présence des handicapés par rapport au programme annoncé… Mais ceux-ci veulent rester, frères jusqu'au bout.

 

 

Que l’initiative soit laïque ou chrétienne, il y a fraternité.

Les cercles de silence et de prières se mettent en place. En faire un à Roubaix ? Différentes instances débattent pour savoir qui doit signer l’appel ? Un laïc de la Ligue des Droits de l’Homme a dit : « C’est une initiative des Chrétiens, donc c’est la Pastorale qui doit signer. »

 

Il faut faire la différence entre fraternité et solidarité.

La solidarité peut être un  égoïsme collectif. C’est une expression d’Edmond Maire.

La solidarité c’est un choix. La fraternité nous est donnée : on ne choisit pas de naître.

 

Un dogme républicain : Liberté, égalité, fraternité.

La fraternité du Christ est dans le Christ. « Souviens toi » dit le prophète au peuple. Se souvenir c’est faire un retour sur soi. Mais faire mémoire, c’est s’ouvrir à la vie. Dans la première lettre de Pierre, l’Eglise est nommée « fraternité » ce qui est différent de fratrie et différent de philanthropie.

 

Beaucoup de communautés religieuses parlent de leurs communautés comme de fraternités.

Pendant longtemps on opposait communion et mission. A Roubaix, je pensais que la mission était d’établir la communion.

 

Maurice Pivot  a écrit : «  L’Eglise est catholique non seulement par une dynamique d’ouverture à tous les peuples mais parce qu’elle a besoin de tous les peuples pour manifester le vrai visage du Christ ressuscité. »

 

La JOC avait un slogan : « La JOC existe pour ceux qui n’y sont pas encore ». De même l’Eglise existe pour ceux qui n’y sont pas encore.

 

L’Eglise est catholique si elle est ordonnée à l’ensemble du genre humain. L’Eglise catholique, ce n’est pas un club. Le geste de paix est signe d’une fraternité en devenir. Une mixité sociale à la messe, c’est un signe de fraternité. Celui qui dit « j’aime Dieu » et n’aime pas son frère est un menteur.

 

Le Christ s’est identifié aux exclus. Il n’y a pas une église de riches ou une église de pauvres.

Et pas non plus une église sans les pauvres.

 

Sur le rapprochement à faire avec le thème de l’année «  Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ». Le testament de Christian, moine de Tibérine, le film Des dieux et des hommes ».

Des textes et des images forts qui nous parlent de fraternité. En 1970/1980, c’est l’Eglise d’Amérique latine qui nous fait signe. Dans les années 1980/1990, l’Eglise d’Algérie.

 

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Questions, réponses :

1- La référence à notre culture chrétienne a disparu dans le texte définitif de la constitution européenne. Le mot fraternité a t’il encore un sens dans l’expression liberté égalité fraternité ?

- Lorsqu’en 2005 on a célébré en France le centenaire de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et  de l’Etat, le mot fraternité qui figurait dans le document de 1905 a été remplacé par citoyenneté.

2- Fraternité humaine et fraternité évangélique ?

- Il ne faut pas les distinguer. C’est à l’intérieur de la foi chrétienne qu’on peut la reconnaître.

3- « Signe ». L’église d’Amérique Latine nous fait signe… L’Eglise a mission de faire signe ?

- L’Eglise est souvent signe de contradiction. Notre Eglise est trop européanisée. Jean-Paul II avait dit qu’il faut évangéliser la culture. La culture, c’est le vivre ensemble. Nous devons rendre notre approche du vivre ensemble conforme à l’Evangile.

 

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Après célébration fraternelle de l’Eucharistie et repas tout aussi fraternel, nous nous retrouvons pour une approche de nos parcours Pastorale des Migrants et Coopération missionnaire avec l’envie d’un rapprochement pour des actions communes.

                                                          

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Pastorale des Migrants :

Cambrai souligne son appartenance à un service des évêques de France, son souci d’aller vers ceux qui ont la même ouverture comme la Cimade, l’aide aux migrants, le collectif du refus de la misère, la ligue des droits de l’homme, Utopia et le SRI vers les Musulmans.

C’est un travail de terrain.

Nous avons une journée mondiale du migrant le 16 janvier 2011, la journée du migrant et du réfugié.

Arras rappelle que la mission de la Pastorale des Migrants, c’est d’aller vers ceux qui viennent habiter parmi nous. Difficulté aujourd’hui où les migrants de 2ème ou 3ème génération ont pris la nationalité française, difficulté aussi cette migration récente et de passage, comme les réfugiés à Calais, Sangatte et maintenant sur les aires de repos le long des autoroutes. Difficulté encore avec des étudiants africains qui sont chrétiens, mais évangéliques ou encore pour aller vers les musulmans. La lettre de Rome en arabe pour la fin du ramadan a amené la Pastorale à écrire aussi une lettre de vœux au Musulmans et a reçu une lettre en retour. A noter que le service des relations avec l’islam est un autre service des évêques.                  

Lille insiste sur l’entrée en dialogue avec les Musulmans d’Afrique du Nord, actuellement au point mort, alors qu’une semaine de novembre est la semaine du dialogue islamo-chrétien.

Nous sommes une Pastorale parce que nous agissons au nom de notre foi. Nous devons informer, sensibiliser et enraciner dans la foi des populations diverses, et à Lille en particulier de plus en plus d’étudiants étrangers.

 

Coopération Missionnaire

Lille : Nous sommes aussi un service des évêques de France. Nous mettons en lien les églises d’ici et les églises d’ailleurs. Nous sommes ouverts aux prêtres et religieuses étrangers.

Nous avons à faire connaître le vécu des communautés par des rencontres et textes. Notamment à la semaine missionnaire mondiale d’octobre.

En bref : informer, prier, partager.

Arras : Terres Lointaines est une rencontre des collégiens et une occasion  de sensibiliser aux réalités, comme celle des migrants. 

Nous avons organisé des visites des églises locales (Maroc et Cameroun).A la fête des peuples à Amettes des Erythréens sont venus nous rejoindre avec des chants et des prières

Cambrai : Le fait d’être un service des évêques de France nous permet de recevoir du service national des outils, moyens d’action, moyens de formation.                       

 

 

 

Pouvons nous faire des projets ensemble ?

-         Nous avons le même souci d’ouvrir les fenêtres sur le monde pour l’évangélisation. Soyons attentifs aux projets des uns et des autres et participons dans la mesure de nos moyens.

 

Article publié par Coopération missionnaire • Publié le Lundi 29 novembre 2010 • 4617 visites

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